Après son
retour, si vous voulez mon avis, aussi inexplicable que sa disparition, elle
m’a raconté avec moult détails ses relations avec les parents. Tous les soirs,
elle parlait et je l’écoutais en sirotant mon vin. J’aurais pu devenir
alcoolique, tant j’ai bu pour noyer son flot de paroles.
Te rends-tu
compte, j’ai grandi sous l’emprise d’un père âgé et sévère qui ne me regardait
pas, car il aurait voulu avoir un garçon pour passer le flambeau de
l’entreprise familiale. Il ne m’a pas jugé digne ou capable de poursuivre la
mise en conserve des petits pois et des carottes. Je suis rendue carnivore à
cause de cette entreprise familiale transmise de père en fils. Non, mais
imagine un peu, comme si les filles de ma famille étaient atteintes d’un lourd
handicap mental. Mon père, ce salaud qui n’a cru en moi, tandis que ma Barbie
de mère était toujours au coiffeur ou courrait les boutiques pour les dernières
fringues. C’est elle qui m’a donné le goût de dépenser comme une folle. Je n’y
peux rien!
Une tranche de vie qui permet de comprendre pourquoi, parfois, on a envie de reprendre un verre :)
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