Ce soir
tout semblait dans l’ordre: pendant le souper nous parlions de nos plans d’avenir.
Chacun avait son assiette bien remplie, un verre de vin rouge à portée de la
main. Tout semblait en ordre. La dernière engueulade datait d’une semaine ou
plus… qui peut se rappeler ces affaires. Ah, les filles et leurs demandes
constantes d’attention, de tendresse infinie, d’amour éternel. Non, mais à part
tout cela, peut-on parler sérieusement, quelques minutes pour planifier des
choses!
Elle parlait,
j’étais un peu absent, j’avais eu une journée difficile au bureau. Je l’écoutais,
je vous dis, mais d’une oreille un peu distraite. Elle me racontait sa journée
à la maison, les histoires de sa meilleure amie, Janine, tombée amoureuse d’un
bon-à-rien. Ces histoires que les filles aiment raconter et remuer entre elles,
je pense.
Je l’écoutais, mais je revoyais le film de ma journée remplie des
réunions difficiles, sans queue et sans fin depuis que le boss avait été
remplacé par la jeune nouvelle recrue. Cette femme célibataire qui rit trop
fort, qui parle encore plus fort et qui s’habille d’une façon trop voyante et
sans élégance nous ennuie avec ses longues tirades. En somme, après l’analyse
du discours, rien de bon et de valable ne subsiste. Je n’exagère pas, je prends
des notes comme les sténographes de la vielle école et après les réunions je m’amuse
à revoir la totalité de son discours. Rien!
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