Rouge et Noir
Noir sur blanc
Noir et Soleil
Tuesday, November 30, 2010
Monday, November 29, 2010
l’hiver rôde dans les parages
Les valises bouclées,
la porte entre-ouverte,
l’automne s’apprêtait à partir sans fracas.
sans crier gare, l’hiver s’est pointé à la porte et a soufflé du sucre blanc sur les pelouses.
Il n’en reste pas grand chose
Mais on sait maintenant que l’hiver rôde dans les parages…
Une procession de bonhommes de neige
est en marche
dans les rues, les enfants semblent le savoir…
la porte entre-ouverte,
l’automne s’apprêtait à partir sans fracas.
sans crier gare, l’hiver s’est pointé à la porte et a soufflé du sucre blanc sur les pelouses.
Il n’en reste pas grand chose
Mais on sait maintenant que l’hiver rôde dans les parages…
Une procession de bonhommes de neige
est en marche
dans les rues, les enfants semblent le savoir…
Friday, November 26, 2010
José e Pilar
Le cadeau que j'ai reçu aujourd'hui: Love - Trailer do filme "José e Pilar. Retrato de uma relação"
José Saramago est un des grands esprits du XXeme
Merci, Bianca! J'en avais grandement besoin après une nuit d'insomnie... Il me semble que les problèmes ont des solutions et des sorties... Maintenant, je ne vois que la sortie...
José Saramago est un des grands esprits du XXeme
Merci, Bianca! J'en avais grandement besoin après une nuit d'insomnie... Il me semble que les problèmes ont des solutions et des sorties... Maintenant, je ne vois que la sortie...
Thursday, November 25, 2010
le parasol rouge vs les guerriers rouges
Tuesday, November 23, 2010
ne-manger-que-du-dessert
journée de conférence atelier
enfermée toute la journée dans le palais des conférences
à l’heure du midi, je décide de prendre un dessert.
un deuxième.
un troisième.
mais les gens avec qui je partage la table (des spécialistes en santé publique!) ne connaissent pas mes exploits en matière de ne-manger-que-du-dessert
Par conséquent, après le premier gâteau, ils sont un peu étonnés
au deuxième, les commentaires et les plaintes ont commencé :
non, mais c’est injuste, je ne mange du dessert que quelques fois pas année, tu en manges trois et tu n’as pas à t’en soucier…
Pour les consoler de l’injustice je leur explique que d’habitude, à l’heure du midi je ne mange pas, que je monte sur la montagne presque en courant…
Ils étaient inconsolables… mais les dessert parfaits :)
enfermée toute la journée dans le palais des conférences
à l’heure du midi, je décide de prendre un dessert.
un deuxième.
un troisième.
mais les gens avec qui je partage la table (des spécialistes en santé publique!) ne connaissent pas mes exploits en matière de ne-manger-que-du-dessert
Par conséquent, après le premier gâteau, ils sont un peu étonnés
au deuxième, les commentaires et les plaintes ont commencé :
non, mais c’est injuste, je ne mange du dessert que quelques fois pas année, tu en manges trois et tu n’as pas à t’en soucier…
Pour les consoler de l’injustice je leur explique que d’habitude, à l’heure du midi je ne mange pas, que je monte sur la montagne presque en courant…
Ils étaient inconsolables… mais les dessert parfaits :)
Monday, November 22, 2010
chiens...
Un soir - solitude du guerrier
Sunday, November 21, 2010
première bourrasque de neige
Thursday, November 18, 2010
question sans lien
Tristesse sur pattes, prête à crever
...qu’on me le dise :
où est cette foutue fenêtre
que ce pervers Dieu
est censé avoir ouvert après avoir claqué toutes mes portes?
...qu’on me le dise :
où est cette foutue fenêtre
que ce pervers Dieu
est censé avoir ouvert après avoir claqué toutes mes portes?
suite de l'histoire - Un escalier différent, un château semblable
Au bout de cet escalier que je n’ai pas cessé de pendre en photo pendant notre montée, c’est la grande place du château. Carrée, entourée de maisons. À gauche se trouve le château, bâtiment sombre qui a connu toutes les formes de la trahison humaine. C’est devenu un important objectif touristique dans cette ville et chaque année des milliers de personnes viennent le visiter. Nous avons hésité avant de partir pour les vacances ne sachant par trop quelle destination choisir et finalement, l’envie de prolonger un peu l’été nous a poussés de venir dans ce pays prétentieux, peuplé des gens qui me paraissent froids et cruels et qui le sont peut-être ou, do moins, l’ont été, si je me fie à leur histoire. Mais l’histoire d’un peuple est l’histoire de l’humanité à l’échelle réduite.
Saturday, November 13, 2010
l'histoire des souliers (suite -2e violon)
Cet escalier terne que nous avons monté hier soir en courant, afin de voir le spectacle de lumière concocté par le château, a acquis, des couleurs enchanteresses après la folle pluie de la nuit. Le bois de l’escalier est devenu rouge humide comme il est et l’automne a souffle assez fort pour que quelques-unes de ses feuilles rouges viennent s’accrocher aux marches.
Dans l’air on sent encore les relents de l’été, mais les arbres changent de couleur, signe que l’automne est dans les parages. Dans mon pays, il est bien installé dans les parfums des vents et dans les arbres. Les feuilles y dansent sur les rues et l’eau du fleuve est grise par moments. Nous avons quitté notre ville depuis une semaine, justement pour prolonger un peu notre été. La stratégie ne semble pas nous avoir été d’un grand secours, l’automne est bien installé partout dans l’hémisphère nordique.
PS
Je viens de me rendre compte à quel point il pourrait être difficile de suivre l'histoire des souliers publiée ainsi... à temps perdu. Je vais donc publier l'histoire entière jusqu'à ce moment:
Depuis quelques années déjà, elle vit seule dans cette petite maison dont les fenêtres d’en face regardent la place du château. De l’autre côté, se trouve le jardin luxuriant qu’elle a mis du temps à concevoir et duquel elle n’a plus la force de s’en occuper. Assise devant la fenêtre du salon, en sirotant son thé, comme chaque matin, elle regarde le va et vient incessant des touristes qui arrivent au château comme en pèlerinage : avec l’espoir de trouver la face cachée de la vérité, oublieux que celle-ci n’est pas absolue et, qu’avare, s’offre par goutte à chaque personne la cherchant assidument, ce qui fait qu’il n’y a personne pour la détenir toute entière. Mais c’est la donne de la vérité que d’être connue par morceaux, bafouée par tout un chacun, manipulée si les intérêts en demandent.
En regardant leurs démarches lentes, décidées, gracieuses ou pressées, elle imagine les personnalités des silhouettes qui rentrent au château. Chaque jour, par solitude, elle s’accorde le loisir d’inventer des histoires. Tiens, le couple qui s’est arrêté en milieu de la place pour regarder les murs d’enceinte du château : elle toute menue, cheveux courts, traits fins est un peu perdue dans sa contemplation pendant que lui ne fait que la regarder. Des jeunes mariés sûrement, il y en a légion qui viennent, surtout en fin d’été. Il y a un je ne sais quoi de très révélateur dans la prunelle des gens qui forment un couple et le curieux ou, dans le cas qui nous préoccupe, la curieuse n’a qu’à regarder attentivement pour voir le passé et le futur, mélangés à n’en reconnaître les éléments. C’est alors recommandé de regarder attentivement, d’arrêter le bourdonnement des pensées, de découper visuellement les prunelles en faisant fi des distances, soient-elles physiques ou culturelles, comme c’est si souvent le cas ici devant la place du château où s’entassent de gens venus de partout le monde, afin de déceler le passé – celui est assez simple à reconstituer – et d’envisager le futur – ce malin demande toute la ruse dont le bon Dieu ou son frère le Diable nous a pourvue.
Le passé de ceux-là n’a pas connu de marées ou de bourrasques et c’est clair elle, la princesse, qui tend la joue et lui, le charmé qui embrasse. À les voir ainsi, collés l’un contre l’autre, les mains entrelacées, respirant au même rythme, lui plus amoureux que la princesse, elle n’a besoin de rien d’autre pour imaginer leur première rencontre et même pour entendre les mots qui se sont dits lors de cet heureux événement, à partir de son bonjour à lui, sûr, fort au départ, allant vers l’extinction de la voix à la fin, quand il se demandait comment faire pour la revoir. Une longue lignée de rencontres les à conduit vers ce moment devant le château.
Les chaussures révèlent le passé d’une personne et elle se fie à leur capacité de raconter des morceaux de vérités ou de vérités entières, si quelqu’un veut attacher à chaque histoire une vérité et même si le quelqu’un en question n’en veut pas, cela ne bouleverserait pas les traces que la vérité parsème sur le chemin d’une vie. N’attendez pas qu’elle prouve scientifiquement cette théorie, qu’elle la fasse valider par des paires, car Madame IB est seule en son genre et sa science, si on peut la nommer ainsi, n’est pas de celles qui se trouvent dans les manuels scolaires ou, pire encore, dans les guides du savoir-faire. Les chaussures de ceux-là crient aussi une histoire que tout un chacun pourra entendre et écouter à condition de consentir à s’arrêter, ne serait-ce que pour quelques minutes, mais la vitesse des vies est devenue intenable ce temps-ci et, à ce qu’elle peut observer, il n’y a personne pour se figer sur place, disposé à ouïr l’histoire des modestes créations humaines qui sont les souliers.
À part elle, Madame IB ou IB, je ne vois pas de raison pour se formaliser tant dans ce siècle qui a relégué la politesse aux oubliettes, car la politesse oblige à des questions obligatoires, à l’attente des réponses et à la mémorisation des détails à des fins de conversations prochaines et, de nos jours, personne ne se permet le luxe de dépenser le temps pour de telles balourdises. Les souliers de ceux-là ont ramassé la poussière sur quelques chemins à travers le monde. La sagesse, à ce que IB peut voir, n’est pas encore au rendez-vous.
Il ne faut pas croire qu’IB peut lire le futur sur leurs visages, bien que de mauvaises langues lui en aient déjà reproché de déchiffrer ce qui est écrit, mais elle s’en est défendue en expliquant qu’elle n’est pas diseuse de bonne fortune et que, plus en est, cette déesse distribue le bonheur et le malheur sans règle apparente en permettant ainsi à une sibylle de dire aussi la mauvaise fortune et même d’en choisir de dévoiler la partie lumineuse ou celle ténébreuse de ladite fortune ce qui, en compte de ligne, peut changer le sort, car tout le monde sait qu’un homme averti en vaut deux et en couple c’est plus facile d’endurer ou de changer le monde, le choix d’y agir est donné à tout un chacun, par conséquent, il s’agit de prendre le temps de réfléchir et de emprunter le chemin qui mène à la souffrance muette ou à l’acharnement de modifier le monde à sa ressemblance et il se peut qu’il y ait une troisième voie qui aurait la qualité de nous diriger vers la transformation de ce que Dieu et son compagnon le Diable ont mis dans nos cartes à la naissance, car tout devient possible si l’œil attentif de la devineresse a pu saisir les faits et sa bouche a pu nous en avertir.
Mais IB n’est pas une sibylle, elle ne fait que voir ce qui est dans les prunelles des gens et écouter les histoires de leurs souliers qui, à condition que leur maître leur laisse le temps, sont des compagnons fidèles et sincères, car leurs languettes, dont la forme physique s’approche tant de celle des langues, ne sont pas faites pour mentir, comme les nôtres, mais bien pour protéger les pieds. D’un tel contact prolongé, les souliers vont extraire l’essence des histoires de leur propriétaire et ils vont la partager avec les connaisseurs. Et il n’y a pas de menterie possible parce qu’avec les pieds bien ancrés dans ses souliers, un humain ne peut être que sincère et, si pour protéger son âme, le besoin de mystifier ses semblables se fait sentir, il dépensera ses forces et sa ruse à dire d’interminables mensonges en ignorant que ceci est la meilleure recette pour se perdre et que des âmes de rechange ne se trouvent par sur tous les chemins.
Ensuite, ce n’est qu’une écorce qui trottera sur la planète et, tout en protégeant les pieds endoloris, les souliers de l’humain en question livreront les vraies histoires. Ce n’est pas le cas de ceux-là, leurs âmes sont entières et même si leurs souliers respectifs, par habitude, chantent en canon l’histoire du couple, IB est sûre que les deux compagnons de route en feraient autant, le cas échéant. Cependant, en dépit de cet éveil de curiosité, IB se contente de siroter son thé devant la fenêtre.
Les nuages sont bas et commencent à courir dans le ciel. Le vent descend et le feuillage des arbres se met à danser. Le lierre qui grimpe sur la maison chuchote et IB y prête attention, toujours à l’affût des spectacles, peu importe les acteurs. Le couple se dirige vers l’entrée du château en prenant des photos. Les incessants déclics des appareils sont devenus monnaie courante parmi les visiteurs et IB s’amuse à penser que ce n’est qu’une manière de mettre des béquilles à des mémoires devenues défaillantes dans cette société qui se dépêche pour se rendre compte qu’elle manque de temps.
Comme des nuages chassés par le vent courent les gens et IB pense que la vie a perdu la consistance du temps de sa jeunesse quand les journées avaient bien 24 heures ce qui donnait du temps à chacun pour prendre tranquillement un thé ou un café, travailler, parler aux amis, écouter et dire des histoires. Aujourd’hui, entre toutes ces technologies censées vous faciliter la vie, les jours se sont écourtés et les gens en somment réduits à faire les listes d’épicerie et d’objectifs de la vie. Il vous faut tout programmer en détail pour que l’aventure n’ose pas pointer le bout de son nez. De plus, c’est nécessaire de prendre des milliers de photos parce que pour le moment vous étés occupés à voyager et regarder ce qui vous entoure à l’instant même ne fait pas partie du plan. Le changement programmé est devenu le mot d'ordre…
La vie se déroule d’ailleurs en plans quinquennaux que tout un chacun se sent dans l’obligation de dresser, de mettre sur papier, de clamer sur les toits et dans les réunions familiales ou entre amis, histoire de prouver au monde ses qualités de stratège chevronné capable d’organiser et de diriger l’avenir. Mais, la plupart du temps, l’avenir a le bon sens de nous échapper et de creuser espiègle son propre rivage. Tout en sirotant son thé, IB regarde les nuages qui courent dans le ciel. Très tôt le matin, la pluie a dansé un flamenco passionnel sur les toits et les ruelles de la ville, mais le monde ne se retrouve pas lavé de ses péchés ou de sa hâte.
Pour IB cette journée avance au même rythme que celles qui l’ont précédée et c’est une plaisir renouvelable chaque matin de regarder le passage des voyageurs qui courent à folle allure en quête de vérités entières ou en morceaux, car ils ignorent que les vérités sont simples et se trouvent à portée de main. Quelle substantielle économie de temps que de savoir ce détail. IB a beaucoup voyagé dans le passé pour voir le monde. Il faut dire qu’elle a eu la chance de trouver tôt les morceaux de vérités qui lui ont permis d’avancer dans la conquête de ses rêves et de jouir du moment présent, sans se soucier du passé ou de l’avenir. Elle vu le monde sans vouloir le transformer. Elle a vécu son lot d’inquiétudes, elle s’est posé des questions, mais elle n’a pas eu à fouiller les recoins les plus éloignés de la planète avant de se déclarer contente d’elle-même et de son sort. Le thé fini, elle met ses chaussures de marche et sort faire une balade dans la place du château. Parfois, elle visite le château et il lui arrive de suivre les voyageurs dont les histoires lui semblent plus intéressantes. IB est une collectionneuse d’histoires et d’images. Deux verbes semblent la caractériser : voir et écouter.
Dans l’air on sent encore les relents de l’été, mais les arbres changent de couleur, signe que l’automne est dans les parages. Dans mon pays, il est bien installé dans les parfums des vents et dans les arbres. Les feuilles y dansent sur les rues et l’eau du fleuve est grise par moments. Nous avons quitté notre ville depuis une semaine, justement pour prolonger un peu notre été. La stratégie ne semble pas nous avoir été d’un grand secours, l’automne est bien installé partout dans l’hémisphère nordique.
PS
Je viens de me rendre compte à quel point il pourrait être difficile de suivre l'histoire des souliers publiée ainsi... à temps perdu. Je vais donc publier l'histoire entière jusqu'à ce moment:
Depuis quelques années déjà, elle vit seule dans cette petite maison dont les fenêtres d’en face regardent la place du château. De l’autre côté, se trouve le jardin luxuriant qu’elle a mis du temps à concevoir et duquel elle n’a plus la force de s’en occuper. Assise devant la fenêtre du salon, en sirotant son thé, comme chaque matin, elle regarde le va et vient incessant des touristes qui arrivent au château comme en pèlerinage : avec l’espoir de trouver la face cachée de la vérité, oublieux que celle-ci n’est pas absolue et, qu’avare, s’offre par goutte à chaque personne la cherchant assidument, ce qui fait qu’il n’y a personne pour la détenir toute entière. Mais c’est la donne de la vérité que d’être connue par morceaux, bafouée par tout un chacun, manipulée si les intérêts en demandent.
En regardant leurs démarches lentes, décidées, gracieuses ou pressées, elle imagine les personnalités des silhouettes qui rentrent au château. Chaque jour, par solitude, elle s’accorde le loisir d’inventer des histoires. Tiens, le couple qui s’est arrêté en milieu de la place pour regarder les murs d’enceinte du château : elle toute menue, cheveux courts, traits fins est un peu perdue dans sa contemplation pendant que lui ne fait que la regarder. Des jeunes mariés sûrement, il y en a légion qui viennent, surtout en fin d’été. Il y a un je ne sais quoi de très révélateur dans la prunelle des gens qui forment un couple et le curieux ou, dans le cas qui nous préoccupe, la curieuse n’a qu’à regarder attentivement pour voir le passé et le futur, mélangés à n’en reconnaître les éléments. C’est alors recommandé de regarder attentivement, d’arrêter le bourdonnement des pensées, de découper visuellement les prunelles en faisant fi des distances, soient-elles physiques ou culturelles, comme c’est si souvent le cas ici devant la place du château où s’entassent de gens venus de partout le monde, afin de déceler le passé – celui est assez simple à reconstituer – et d’envisager le futur – ce malin demande toute la ruse dont le bon Dieu ou son frère le Diable nous a pourvue.
Le passé de ceux-là n’a pas connu de marées ou de bourrasques et c’est clair elle, la princesse, qui tend la joue et lui, le charmé qui embrasse. À les voir ainsi, collés l’un contre l’autre, les mains entrelacées, respirant au même rythme, lui plus amoureux que la princesse, elle n’a besoin de rien d’autre pour imaginer leur première rencontre et même pour entendre les mots qui se sont dits lors de cet heureux événement, à partir de son bonjour à lui, sûr, fort au départ, allant vers l’extinction de la voix à la fin, quand il se demandait comment faire pour la revoir. Une longue lignée de rencontres les à conduit vers ce moment devant le château.
Les chaussures révèlent le passé d’une personne et elle se fie à leur capacité de raconter des morceaux de vérités ou de vérités entières, si quelqu’un veut attacher à chaque histoire une vérité et même si le quelqu’un en question n’en veut pas, cela ne bouleverserait pas les traces que la vérité parsème sur le chemin d’une vie. N’attendez pas qu’elle prouve scientifiquement cette théorie, qu’elle la fasse valider par des paires, car Madame IB est seule en son genre et sa science, si on peut la nommer ainsi, n’est pas de celles qui se trouvent dans les manuels scolaires ou, pire encore, dans les guides du savoir-faire. Les chaussures de ceux-là crient aussi une histoire que tout un chacun pourra entendre et écouter à condition de consentir à s’arrêter, ne serait-ce que pour quelques minutes, mais la vitesse des vies est devenue intenable ce temps-ci et, à ce qu’elle peut observer, il n’y a personne pour se figer sur place, disposé à ouïr l’histoire des modestes créations humaines qui sont les souliers.
À part elle, Madame IB ou IB, je ne vois pas de raison pour se formaliser tant dans ce siècle qui a relégué la politesse aux oubliettes, car la politesse oblige à des questions obligatoires, à l’attente des réponses et à la mémorisation des détails à des fins de conversations prochaines et, de nos jours, personne ne se permet le luxe de dépenser le temps pour de telles balourdises. Les souliers de ceux-là ont ramassé la poussière sur quelques chemins à travers le monde. La sagesse, à ce que IB peut voir, n’est pas encore au rendez-vous.
Il ne faut pas croire qu’IB peut lire le futur sur leurs visages, bien que de mauvaises langues lui en aient déjà reproché de déchiffrer ce qui est écrit, mais elle s’en est défendue en expliquant qu’elle n’est pas diseuse de bonne fortune et que, plus en est, cette déesse distribue le bonheur et le malheur sans règle apparente en permettant ainsi à une sibylle de dire aussi la mauvaise fortune et même d’en choisir de dévoiler la partie lumineuse ou celle ténébreuse de ladite fortune ce qui, en compte de ligne, peut changer le sort, car tout le monde sait qu’un homme averti en vaut deux et en couple c’est plus facile d’endurer ou de changer le monde, le choix d’y agir est donné à tout un chacun, par conséquent, il s’agit de prendre le temps de réfléchir et de emprunter le chemin qui mène à la souffrance muette ou à l’acharnement de modifier le monde à sa ressemblance et il se peut qu’il y ait une troisième voie qui aurait la qualité de nous diriger vers la transformation de ce que Dieu et son compagnon le Diable ont mis dans nos cartes à la naissance, car tout devient possible si l’œil attentif de la devineresse a pu saisir les faits et sa bouche a pu nous en avertir.
Mais IB n’est pas une sibylle, elle ne fait que voir ce qui est dans les prunelles des gens et écouter les histoires de leurs souliers qui, à condition que leur maître leur laisse le temps, sont des compagnons fidèles et sincères, car leurs languettes, dont la forme physique s’approche tant de celle des langues, ne sont pas faites pour mentir, comme les nôtres, mais bien pour protéger les pieds. D’un tel contact prolongé, les souliers vont extraire l’essence des histoires de leur propriétaire et ils vont la partager avec les connaisseurs. Et il n’y a pas de menterie possible parce qu’avec les pieds bien ancrés dans ses souliers, un humain ne peut être que sincère et, si pour protéger son âme, le besoin de mystifier ses semblables se fait sentir, il dépensera ses forces et sa ruse à dire d’interminables mensonges en ignorant que ceci est la meilleure recette pour se perdre et que des âmes de rechange ne se trouvent par sur tous les chemins.
Ensuite, ce n’est qu’une écorce qui trottera sur la planète et, tout en protégeant les pieds endoloris, les souliers de l’humain en question livreront les vraies histoires. Ce n’est pas le cas de ceux-là, leurs âmes sont entières et même si leurs souliers respectifs, par habitude, chantent en canon l’histoire du couple, IB est sûre que les deux compagnons de route en feraient autant, le cas échéant. Cependant, en dépit de cet éveil de curiosité, IB se contente de siroter son thé devant la fenêtre.
Les nuages sont bas et commencent à courir dans le ciel. Le vent descend et le feuillage des arbres se met à danser. Le lierre qui grimpe sur la maison chuchote et IB y prête attention, toujours à l’affût des spectacles, peu importe les acteurs. Le couple se dirige vers l’entrée du château en prenant des photos. Les incessants déclics des appareils sont devenus monnaie courante parmi les visiteurs et IB s’amuse à penser que ce n’est qu’une manière de mettre des béquilles à des mémoires devenues défaillantes dans cette société qui se dépêche pour se rendre compte qu’elle manque de temps.
Comme des nuages chassés par le vent courent les gens et IB pense que la vie a perdu la consistance du temps de sa jeunesse quand les journées avaient bien 24 heures ce qui donnait du temps à chacun pour prendre tranquillement un thé ou un café, travailler, parler aux amis, écouter et dire des histoires. Aujourd’hui, entre toutes ces technologies censées vous faciliter la vie, les jours se sont écourtés et les gens en somment réduits à faire les listes d’épicerie et d’objectifs de la vie. Il vous faut tout programmer en détail pour que l’aventure n’ose pas pointer le bout de son nez. De plus, c’est nécessaire de prendre des milliers de photos parce que pour le moment vous étés occupés à voyager et regarder ce qui vous entoure à l’instant même ne fait pas partie du plan. Le changement programmé est devenu le mot d'ordre…
La vie se déroule d’ailleurs en plans quinquennaux que tout un chacun se sent dans l’obligation de dresser, de mettre sur papier, de clamer sur les toits et dans les réunions familiales ou entre amis, histoire de prouver au monde ses qualités de stratège chevronné capable d’organiser et de diriger l’avenir. Mais, la plupart du temps, l’avenir a le bon sens de nous échapper et de creuser espiègle son propre rivage. Tout en sirotant son thé, IB regarde les nuages qui courent dans le ciel. Très tôt le matin, la pluie a dansé un flamenco passionnel sur les toits et les ruelles de la ville, mais le monde ne se retrouve pas lavé de ses péchés ou de sa hâte.
Pour IB cette journée avance au même rythme que celles qui l’ont précédée et c’est une plaisir renouvelable chaque matin de regarder le passage des voyageurs qui courent à folle allure en quête de vérités entières ou en morceaux, car ils ignorent que les vérités sont simples et se trouvent à portée de main. Quelle substantielle économie de temps que de savoir ce détail. IB a beaucoup voyagé dans le passé pour voir le monde. Il faut dire qu’elle a eu la chance de trouver tôt les morceaux de vérités qui lui ont permis d’avancer dans la conquête de ses rêves et de jouir du moment présent, sans se soucier du passé ou de l’avenir. Elle vu le monde sans vouloir le transformer. Elle a vécu son lot d’inquiétudes, elle s’est posé des questions, mais elle n’a pas eu à fouiller les recoins les plus éloignés de la planète avant de se déclarer contente d’elle-même et de son sort. Le thé fini, elle met ses chaussures de marche et sort faire une balade dans la place du château. Parfois, elle visite le château et il lui arrive de suivre les voyageurs dont les histoires lui semblent plus intéressantes. IB est une collectionneuse d’histoires et d’images. Deux verbes semblent la caractériser : voir et écouter.
Tuesday, November 9, 2010
Lire
Pour Ötli , suite aux suggestions de Mango et de Sabbio , voici la liste des auteurs chers à mon âme:
Jose saramago
Ernesto Sabato
Gabriel Garcia Marquez
Hermann Hesse
Albert Camus
Jean-Paul Sartre
Franz Kafka
John Steinbeck
Nadine Gordimer
Mario Vargas Llosa
Gao Xingjian
William Faulkner
André Gide
Anatole France
Andreï Makine
Jose saramago
Ernesto Sabato
Gabriel Garcia Marquez
Hermann Hesse
Albert Camus
Jean-Paul Sartre
Franz Kafka
John Steinbeck
Nadine Gordimer
Mario Vargas Llosa
Gao Xingjian
William Faulkner
André Gide
Anatole France
Andreï Makine
Monday, November 8, 2010
d’humeur maussade
Matin – je suis d’humeur maussade
L’automne est coupable – il semble vouloir s’en aller
L’ascenseur est plein, mais je fais un effort et je salue presque gentiment les quelques collègues s’y retrouvant. Parmi nous, quelques autres personnes travaillant dans le même bâtiment géant.
Premier arrêt : premier étage
- C’est qu’il y a un escalier jusqu’au premier – on m’entend dire d’une voix-relations publiques tournées au vinaigre
- Rires
Deuxième arrêt : deuxième étage
- C’est que l’escalier va gentiment jusqu’au deuxième – on m’entend dire avec la même voix
- Rires
Troisième arrêt : troisième étage
…je ne fais que pouffer. Le jeune qu’y descend me souhaite aimablement une bonne journée
je me presse de lui répondre pendant que les autres rient de plus belle.
Quatrième arrêt : quatrième étage
Un monsieur descend et dit
- … à partir du quatrième c’est permis…
Les rires ont résonné joyeusement jusqu’au 15e.
Chemin faisant, j’ai perdu mon humeur massacrante, le début de migraine y est resté
L’automne est coupable – il semble vouloir s’en aller
L’ascenseur est plein, mais je fais un effort et je salue presque gentiment les quelques collègues s’y retrouvant. Parmi nous, quelques autres personnes travaillant dans le même bâtiment géant.
Premier arrêt : premier étage
- C’est qu’il y a un escalier jusqu’au premier – on m’entend dire d’une voix-relations publiques tournées au vinaigre
- Rires
Deuxième arrêt : deuxième étage
- C’est que l’escalier va gentiment jusqu’au deuxième – on m’entend dire avec la même voix
- Rires
Troisième arrêt : troisième étage
…je ne fais que pouffer. Le jeune qu’y descend me souhaite aimablement une bonne journée
je me presse de lui répondre pendant que les autres rient de plus belle.
Quatrième arrêt : quatrième étage
Un monsieur descend et dit
- … à partir du quatrième c’est permis…
Les rires ont résonné joyeusement jusqu’au 15e.
Chemin faisant, j’ai perdu mon humeur massacrante, le début de migraine y est resté
Thursday, November 4, 2010
Souvenir de la grisaille
Après nous avoir installés sur le toit de son restaurant
autour d’une table montée pour deux,
le chef arabe s’est empressé de nous préparer le souper.
Nous l’entendions s’affairer autour des casseroles
et nous regardions la grande ville chuchotant de toutes ses lumières – tapis à nos pieds endoloris de marche.
Le dernier Allahu Akbar s’était éteint au bord de la mer,
Quand le chef nous apporta le plat concocté :
Une merveille pour les yeux et pour le palais.
Un repas mémorable,
Dans un restaurant agencé pour nous deux.
Aujourd’hui, parce qu’il pleuvait,
j’ai eu la montagne pour moi toute seule.
La pluie crépitait,
la grisaille enveloppait la ville,
la solitude mon âme.
Cet état de grâce me ramena dans cette nuit magique
Et ce fut en souriant que je sois descendue vers le bureau.
autour d’une table montée pour deux,
le chef arabe s’est empressé de nous préparer le souper.
Nous l’entendions s’affairer autour des casseroles
et nous regardions la grande ville chuchotant de toutes ses lumières – tapis à nos pieds endoloris de marche.
Le dernier Allahu Akbar s’était éteint au bord de la mer,
Quand le chef nous apporta le plat concocté :
Une merveille pour les yeux et pour le palais.
Un repas mémorable,
Dans un restaurant agencé pour nous deux.
Aujourd’hui, parce qu’il pleuvait,
j’ai eu la montagne pour moi toute seule.
La pluie crépitait,
la grisaille enveloppait la ville,
la solitude mon âme.
Cet état de grâce me ramena dans cette nuit magique
Et ce fut en souriant que je sois descendue vers le bureau.
Tuesday, November 2, 2010
Sur la montagne
Sur la montagne, à midi,
la saison sentait l’automne sorti du four de l’été depuis un bon bout :
mélange de feuilles grillées par le gel des dernières nuits,
d’herbe tirant son dernier souffle avant de quitter le vert,
de ciel bleu bordé de gris
et de crainte frileuse que la neige ne tardera pas longtemps.
Des feuilles en restent encore dans les arbres,
mais ce n’est que pour attraper mieux la lumière
qui daigne de couler en flots.
Je change le chemin de retour
et je marche dans un état béat
quand je le vois :
barbu et jeune, cheveux emmêles.
Il met un pied nu après l’autre,
soucieux de ne pas écraser les pierres qui jonchent
le chemin
dont le nom je l’ai oublié dès que je l’ai lu.
Il porte ses souliers dans ses mains.
Si ses pieds nus sont la chose la plus belle que j’ai vue aujourd’hui,
ses souliers tout neufs
ne racontaient pas d’histoire.
Monday, November 1, 2010
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