Friday, October 29, 2010

malade

Malade, enfermée chez moi depuis trois jours,
je travaille en jetant des regards à mon arbre.

Mon sorcier bien-aimé.

F prend soin de moi
Gentiment.

Monday, October 25, 2010

chaussures de laque rouge

Marche sur la montagne
Les tambourins de la pluie
Battant sur mon capuchon
et
La musique coulant des écouteurs.

Je sentais mes ailes prêtes à éclore
pendant que
L’automne versait ses feuilles pour la joie de mon âme

La fille blonde, élancée
Marchant d’un pas sûr
chaussures en cuir laque rouge
racontant l’attente du rendez-vous galant vers lequel elle se dirigeait sous la pluie

L’hiver n’a qu’à se tenir loin!

Sunday, October 24, 2010

mes histoires de bureau

Vendredi soir, sans l’aide de mes lunettes, au bureau, je vois loin, au bout du corridor, quelqu’un qui fait le ménage de son bureau.
- Wow, je crie enchantée, je n’ai jamais vu quelqu’un faire le ménage de son bureau sans que la PDG n’ait décrété journée institutionnelle de ménage!!! Tout en parlant, je m’approche de ce travailleur acharné.
- Mais c’est parce que je fais partie de l’équipe qui s’occupe de l’entretien du bâtiment, me répond gentiment le monsieur.
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Après avoir écouté cette histoire, mes amis ont pouffé de rire : cela n’arrive qu’à toi, qu’ils m’ont dit…

Tuesday, October 19, 2010

en morceaux

Hier :
Fraîchement réveillé et sorti de sa caverne, l’homme bâille bruyamment et se gratte sans retenue.
Écouteurs sur les oreilles, dans le métro, il siffle
En faisant fi des autres et de mon insomnie.

Aujourd’hui - Journée PR (Public Relations)
Obligée de sourire tout le temps (en plus d’être douce et polie!) j’ai menacé mon patron de lui imputer le prix d’un éventuel lifting.
(Le sourire accentue les rides, c’est connu!)
En bon négociateur, pour s’en sortir au prix,
il m’a proposé d’utiliser plutôt le Botox.
Nous n’avons pas signe l’entente, mais j’ai continué mon PR

Thursday, October 14, 2010

d'aujourd'hui et d'hier

Aujourd’hui :
« Vous êtes ravissante », dit mon collègue en me voyant arriver dans le hall, près des ascenseurs. Distrait, mon cerveau ne comprend pas et je lui demande de répéter.
« Le rouge vous va très bien », reformule-t-il, en se rendant compte que nous vivons dans un pays aseptisé où faire un compliment peut être vu comme une forme de… harcèlement. Je souris gentiment et je lui remercie de sa gentillesse. Sympa!
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Plus tard (en autobus):
Le monsieur qui dans le 211 mangeait comme un cochon
Des restants de ma patience a eu raison…
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Le jeune homme assis dans l'autobus devant moi
n’avait lavé ses cheveux depuis le début du siècle… au moins…
Avec un brin d’humour décapant
j’ai pensé que nous sommes en 2010, pourtant…

Hier midi :
Marche rapide sur la Montagne.
Dans la cour de l’université deux jeunes (Il/Elle) étaient assis sur une bordure haute… presque collés, sans se toucher. Avec le même regard attentif et attendri, ils suivaient une feuille brune, portée par le vent d’automne. Je les ai caressés du regard et j’ai filé à vive allure.

En haut, parmi des groupes d’enfants en mouvement brownien, je l’ai vue : fatiguée, couchée sur une dalle de béton, les bottes largement ouvertes vers le soleil, endormies à ses côtés. Jambes de marcheuse aguerrie, cheveux blancs – auréole autour d’un visage ridé par tous les vents et marées. Je me suis arrêtée pour quelques secondes et je l’ai regardée avec la même attention que j’aurais prêtée à une fleur abandonnée sur un trottoir.

La beauté du monde s’évanouit quand je suis fatiguée

Thursday, October 7, 2010

suite de l'histoire

Pour IB cette journée avance au même rythme que celles qui l’ont précédée et c’est une plaisir renouvelable chaque matin de regarder le passage des voyageurs qui courent à folle allure en quête de vérités entières ou en morceaux, car ils ignorent que les vérités sont simples et se trouvent à portée de main. Quelle substantielle économie de temps que de savoir ce détail.

IB a beaucoup voyagé dans le passé pour voir le monde. Il faut dire qu’elle a eu la chance de trouver tôt les morceaux de vérités qui lui ont permis d’avancer dans la conquête de ses rêves et de jouir du moment présent, sans se soucier du passé ou de l’avenir. Elle vu le monde sans vouloir le transformer. Elle a vécu son lot d’inquiétudes, elle s’est posé des questions, mais elle n’a pas eu à fouiller les recoins les plus éloignés de la planète avant de se déclarer contente d’elle-même et de son sort. Le thé fini, elle met ses chaussures de marche et sort faire une balade dans la place du château. Parfois, elle visite le château et il lui arrive de suivre les voyageurs dont les histoires lui semblent plus intéressantes. IB est une collectionneuse d’histoires et d’images. Deux verbes semblent la caractériser : voir et écouter.

Monday, October 4, 2010

Le retour des souliers (suite)

La vie se déroule d’ailleurs en plans quinquennaux que tout un chacun se sent dans l’obligation de dresser, de mettre sur papier, de clamer sur les toits et dans les réunions familiales ou entre amis, histoire de prouver au monde ses qualités de stratège chevronné capable d’organiser et de diriger l’avenir. Mais, la plupart du temps, l’avenir a le bon sens de nous échapper et de creuser espiègle son propre rivage.
Tout en sirotant son thé, IB regarde les nuages qui courent dans le ciel. Très tôt le matin, la pluie a dansé un flamenco passionnel sur les toits et les ruelles de la ville, mais le monde ne se retrouve pas lavé de ses péchés ou de sa hâte. Il en faut plus qu'une pluie...