Sunday, November 27, 2016
Thursday, November 24, 2016
Amour et manque
Chaque jour, au bureau, j’ai un moment où je
pense à ses bras, à son étreinte chaleureuse. M’y blottir, m’y perdre pour
quelques minutes ou mieux encore, pour quelques heures. Je ne sais pas comment
le temps passe, car à peine arrivés chez nous l’heure du coucher pointe son nez
et c’est fini. Un souhait de bon nuit, mon amour, un bisou et on s’endort pour
se réveiller plusieurs fois dans la nuit pressés de se rendormir. Pas assez du
temps pour nous!
Ce constat, sur le fond des pertes récentes,
me rend triste. Je me languis des vacances!
Je lui fais part de mes pensées et le soir,
nous prenons place dans la chambre d’amis, devant la télé – ô, cette télé que
nous regardons si peu – et je me blottis dans ses bras. La même tendresse, la
même chaleur depuis des années. Jamais assez! Et la vie est si courte!
Nous nous réveillons tous le deux dans la
nuit, nous jasons un peu, moi tout collée à sa chaleur, lui tout souriant dans
cette lumière bleutée qui annonce encore de la neige. La fenêtre est embouée,
l’air saturé de chaleur, dehors le vent est faible, audible à peine. Ce n’est
qu’un début de froid mordant qui cogne aux portes et aux fenêtres.
Je me rendors et c’est le matin : mon
amour, le thé est prêt. Je veux dormir encore. Je te laisse 30 minutes? Non,
juste cinq, je veux être avec toi. Nous prenons donc le thé ensemble, sur le
même sofa, en lisant les journaux sur nos tablettes. Il prépare le café. Hm,
que cela sent bon! Sourire par-dessus ses lunettes de lecture. Tu es beau! Un
autre sourire, une caresse. C’est tard, il faut partir. En voiture, nous ne
parlons presque pas, on se touche les mains sans paroles. Il sait que je suis
triste, je sais qu’il est ici pour moi.
La vie continue avec ce manque déchirant.
Monday, November 14, 2016
silence...
Le matin, nous nous séparons au même coin
de rue. Je continue mon chemin en traversant vers le kiosque du fleuriste, près
duquel je ralentis mes pas pour mieux regarder les fleurs, humer les parfums
qui sont encore plus forts grâce à l’air frais de l’automne. Ensuite, je
traverse le parc, un minuscule îlot entouré des chaussées et des voitures,
couvert maintenant par des milliers de feuilles jeunes et rouges.
Ce matin, il pleut, mais comme l’hiver
s’est échappé de sa prison, j’hume l’atmosphère des feuilles en train de donner leur dernier
souffle mélangée à celle du froid d’hiver. L’hiver est encore timide, raide à
force d’être resté blotti dans sa prison et il marche à pas de loup en
arrachant au passage les soupirs de ceux qui comme moi se dirigent vers leurs
bureaux.
Des dalles de basalte noir gisent au milieu
de ce parc, pareils aux stèles funéraires d’un cimetière ottoman, tombés de
travers dans l’oubli, car les vivants ont dû quitter à la hâte. L’automne les a
ornées de ses feuilles, la pluie les a lavé de leurs pêchés de poussière.
Je marche sous la pluie abritée sous ce
parapluie noir. Je suis habillée de noir, encore cette année, comme je l’ai été
à pareille date l’année passée. Des deuils successifs, des racines enfouies.
Silence, pour laisser la pluie faire des
siens, pour dégager le passage de l’hiver.
Solitude, même quand je ne suis pas seule.
Sous la grisaille, la sérénité comme une
bénédiction. Sinon, ce serait invivable.
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