Une
bourgade tranquille en retrait sur une colline : maisons blanchies à la
chaux, ruelles étroites, habitants souriants qui baragouinent quelques mots d’anglais
et qui parlent, à part leur langue, un peu de français : Campo Maior, Portugal. Si
pendant un périple português l’endroit mérite une courte visite pour goûter le célèbre
porc alentejano, il ne révèle sa
magie et sa vraie joie de vivre qu’une fois à tous les quatre ans, ou « quand
le peuple l’entend » (à lire quand les gens ont l’argent, le temps et l’énergie)
pour organiser la Festas do Povo, das
Flores ou dos Artistas (la fête des gens, ou des artistes des fleurs – traduction
littérale, ne vous y fiez pas trop). En français, on dit « La fête des
fleurs ».
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Des
milliers de fleurs en papier de soie décorent alors les rues de la petite ville
qui se transforment en tunnels multicolores. Les habitants de la ville
installent les fleurs sur des structures en bois la nuit qui précède la fête, afin
que la surprise soit totale. Travaillée en secret – saine rivalité entre
ruelles voisines oblige – la décoration est l’œuvre collective des habitants de
chaque ruelle qui se réunissent en début d’année pour choisir un thème, les
couleurs et les figures en papier qui seront faites.
Une date pour
le coup d’envoi de la fête est choisie et publicisée, car à tous les quatre ans,
des milliers des visiteurs n’attendent que ce signal pour s’y rendre.
Cette
année, la fête s’est déroulée du27 août au 4 septembre. F et moi étions de la
partie : nous avons convaincus nos patrons de nous accorder quelques jours
de vacances à partir du 27 août, nous avons payé une fortune pour les billets d’avion,
car nous les avons achetés au dernier moment, en pleine période de pointe pour
les compagnies aériennes. Nous avons même défié un ouragan qui clouait au sol
certains vols et nous nous sommes rendus… avec le compagnon fidèle de nos
vacances : la pluie. Non, mais pouvez-vous imaginer l’effet d’une forte
pluie sur des fragiles fleurs en papiers de soie?!
Une bonne
ondée était tombée le soir, avant qu’on arrive sur place. De l’eau dégoulinait
encore et les fleurs avaient perdu leur fière allure. Ce n’est que le soleil brillant
de toutes ses forces qui a apaisé ma tristesse. Le sourire des gens du pays qui
travaillaient joyeusement à restaurer le tout a également contribué.
Nous y avons
donné un coup de main, histoire d’entendre leurs récits, de nouer des amitiés,
de rire et de goûter pleinement la magie de l’endroit. Nous avons marché jusqu’à
la fatigue et pour nous reposer nous avons goûté le porc alentejano.
Mais une
autre pluie déchainée nous a contraints de quitter, à regret, les lieux… avec l’espoir
qu’en 2015, le peuple de Campo Maior aura le goût de se mettre au boulot et de
concocter une autre fête des fleurs et que nous serions de la partie… sans
pluie...
car
on nous attend :)
plus d'info: http://fr.myeurop.info/2011/09/03/une-fete-des-fleurs-pour-oublier-la-crise-3217