Tuesday, January 20, 2009

Madame Clicquot

Dans le frigo une Veuve Clicquot tremble
Elle de froid, moi d’excitation, pas dans le frigo, colée à la Veuve…

Un sentiment qu’enfant je ressentais devant le gâteau d’anniversaire
Avant de souffler les bougies, entourée de mes amis

Les amis je les ai perdus en route
Ou ils se sont enfouis gentiment pour prendre leur place
Dans mon souvenir
Dans leur vie

L’excitation je la vis encore quand privilégiée, je retombe en enfance
sourire et la lumière du monde, toute, blottis dans le cœur
Euh, merci!

Wednesday, January 14, 2009

grammaire nouvelle

je me conjugue avec le verbe rêver
ce qui crée des embouteillages d’images
que je regarde

tu triches, m’a-t-on dit
mais non !
c’est une nouvelle grammaire
une seule personne-verbe qui se conjugue avec
rêver au présent

Tuesday, January 13, 2009

Paroles

Comme aujourd’hui Dieu était parti mourir un peu,
les larmes sont montées dans ma gorge me tenir compagnie
(La solitude, on le sait est mauvaise chose pour les larmes qui s’empressent de vous venir en aide en se bousculant dans vos yeux)

Si les émotions sont encore négociables, par contrat,
tout au long de l'histoire, il n’y a pas eu une seule guerre aux larmes
de gagnée

Je me suis alors levée,
en m’excusant doucement pour ne pas déranger trop les larmes nouées dans ma gorge
et j’ai couru constater la décomposition de Dieu

Le ciel a perdu la bataille : il pleure blanc

Sunday, January 11, 2009

La cause du tremblement

Concentrée et attentive comme dans une ville étrangère
Je déambule en hiver
La seule différence :
le tremblement est causé par le froid et non par l’émotion de la découverte


Tu es encore tombée dans le pot de confiture dit-il tout sourire
J’en mange rêveuse
À cause de son haïssable chocolat noir au piment rouge

Ce n’est que l’hiver errant au bord du fleuve qui pousse les glaces et soulève les étoiles
Moi? Mais je nage dans mon pot de confiture
Son sourire sur mes lèvres

Friday, January 9, 2009

Histoires d’autobus

Ils sont tous encore ensommeillés le matin en autobus
Profitant encore d’un lest de sommeil avant d’affronter la journée
Tranquilles
Assis ou debout.
Elle? Mais elle est debout cherchant le soleil dans sa sacoche
Le soleil s’échappe sous la forme d’une grande, lumineuse orange qui courre et s’arrête dans les pieds de l’autre
L’autre bouge ses pieds mal à l’aise d’être dérangée dans son rêve matinal et voit étonnée
L’orange soleil continuant donc sa course folle dans l’autobus endormi
Deux femmes à la poursuite d’un soleil impossible à apprivoiser

Et moi riant de bon cœur en les regardant.

Elle dort sur sa chaise et je la regarde blonde et fatiguée
Un gant soumis à ses pieds pleurant de solitude
Le sien?
Grandes bottes en fourrure, sac à l’allure écolière et en dessous un autre gant perdu dans ses pensées pleurant lui aussi sa solitude
Je ramasse le soumis et je l’assoie doucement, sans mot, sur son sac allure écolière
Sa voisine de banc voit le geste et sourit
Je retourne son sourire – quoi de plus contagieux qu’un sourire?!
La GRIPPE!

Soirée en autobus:
Lire “Golda” d’Elinor Burkett en souriant aussi car
“man was made out of soft earth and woman was made out of a hard rib” (old Jewish proverb)

Plus
“ In History 101, no one teaches us that within a decade or two, history will have moved on, casting doubt on much of what we learn. We discover hidden details, new dimensions, and unforeseen consequences. […] In the process, we rip the past out of its context and edit it according to our own needs and values, superimposing the present where it cannot belong. Christopher Columbus, once an intrepid explorer, turns into a racist plunderer five centuries later. […] As our experiences, our priorities, and our understanding are transformed, so too is our view of the past.
But distance doesn’t necessarily make a sharper lens; it simply adjusts our focus.”

Thursday, January 8, 2009

Parce que... on me l'a demandé

Retenir son souffle avant de commencer
Écouter tout un monde en train de retenir son souffle avant de commencer
Et commencer pour de bon
Se lancer
Se laisser tomber sans attaches
Sans préjugés
Et sans crainte
A quoi bon, de toute manière
Les mots ne sont que des mots
On va effacer toute charge émotionnelle
Et on partira ensemble à la chasse
Des mots
Mes mots