Tuesday, February 12, 2013

soleil et guerre


Le soleil est le même pour toi et pour moi.
Il y en a assez pour nous deux.
Mais tu le veux tout pour toi et, afin de l’avoir, tu partes en guerre.
Je m’en fiche, tu luteras seul,
je projette un nouveau voyage.


 

Monday, February 11, 2013

EJ - une amie


J’ai fait sa connaissance il y a dix ans. Une femme brillante, caractère fort dans une petite enveloppe qui a eu deux enfants et a vécu en quatre pays. EJ parle couramment trois langues, suit des cours à l’université, visite des musées et se meurt de vieillesse et de solitude. Depuis de mois, je n’ai pas trouvé le temps et la force d’aller la voir. Je lui promettais toujours, j’en remettais à plus tard.
Depuis trois semaines, nous projetions à aller ensemble pour visiter une exposition temporaire sur les samouraïs.  Elle n’avait pas le temps, la force, elle avait une urgence…  Samedi, je lui ai donné un coup de fil et je lui ai dit qu’à 10h 30 elle doit d’être prête pour notre visite.
Nous y sommes allés (F est venu avec nous). À 10h 30, elle était prête, habillée, à son habitude, avec beaucoup de soin, coiffée, sourire aux lèvres.

Après l’exposition, F l’a invité chez nous pour qu’elle puisse regarder les photos de notre dernier voyage. Grande voyageuse elle-même, maintenant confinée chez elle à cause de ses pas chancelants et de sa santé précaire, EJ a accepté enchantée.  

Arrivée à la maison elle s’est installée sur le sofa avec le iPad dans ses bras. Tandis que F est allé acheter du vin, j’ai commencé à  préparer le repas tout en bavardant gentiment, tout en lui expliquant les photos, les endroits, les gens que nous avions rencontrés.
Après un bon moment, le silence est tombé : je la regarde, elle s’était endormie. Je laisse tout et je la couvre. EJ ouvre ses yeux, bleus comme le ciel d’automne et me dit qu’elle est confortable, qu’elle n’a besoin de rien. Je retourne à mes casseroles,  elle se rendort et se réveille deux-trois minutes avant que nous soyons prêts à l’inviter passer à table.
Dans la voiture, de retour vers sa maison, elle nous raconte que le 5 février, elle avait célébré, seule, 38 ans depuis qu’elle avait quitté son pays d’origine. As-tu de regrets, je lui demande. Non, me répond-elle… mais après la mort de mon mari c’est la solitude qui me harcèle. Les enfants sont loin et ont leur vie, mes amis ne sont plus dans ce monde. La solitude est mon pire ennemi…
Voilà la raison d’une nuit d’insomnie et d’une tristesse que j’ai lourdement portés aujourd’hui.    

Wednesday, February 6, 2013

8-10


Depuis le retour de vacances, je compte les semaines qui me restent avant de sortir le vélo. Dans le scénario idéal (fonte de neige, nettoyage des pistes, ouverture du pont pour les cyclistes), il me reste à endurer huit semaines. Dans celui noir… jusqu’au 15 avril. J’ai hâte!

En attendant, je regarde les vélos qui affrontent l’hiver sur les trottoirs...

ou ailleurs.

Tuesday, February 5, 2013

Remarque...


Depuis quelques années, il voulait suivre un cours de vitrail. Un samedi froid comme tous les autres, dans le centre culturel du "village", comme je me plaise à nommer la ville ou nous habitons, nous avons remarqué la liste des cours proposes en soirée et celui intitulé « initiation au vitrail », était en premier lieu.

Il s'inscrit sur le coup.

Rentré de son premier cours, il me dit: « il n'y a que de belles filles dans mon cours ». Je le regarde un peu étonnée, car c'est rare qu'il énonce de jugements si... sexistes. Devant mon regard, il continue, impassible « ... toutes de retraitées ».